L'ouverture et la fermeture de la feuille d'Oyat des dunes
L'Oyat des dunes (Ammophila arenaria)
L'Oyat des dunes vit sur les dunes en bord de mer et s'y développe malgré un sol très sableux, incapable de retenir l'eau de pluie. Le climat y est très souvent très venteux et desséchant. On l'utilise notamment pour stabiliser les dunes de sable.
Comment l'Oyat des dunes subvient-il à ses besoins en eau ?
La feuille d'Oyat des dunes observée dans différentes conditions d'humidité
Condition 1 : aspergés par de la vapeur d'eau les tronçons de feuilles s'ouvrent en quelques minutes.
Condition 2 : des tronçons fermés de feuilles sèches en forme de tubes.
A l'oeil nu | En coupe transversale à la loupe binoculaire (sans coloration) |
|
---|---|---|
Condition 1 | ||
Condition 2 |
Une coupe transversale de feuille d'Oyat (au microscope optique)
La coupe a été colorée par un mélange de carmin et de vert d'iode.
Vue générale (x40)
Détails des structures cellulaires | |
---|---|
Détail d'une crête (x100) |
L'épiderme et la cuticule (x400) |
Détail des vaisseaux conducteurs (x400) |
Détail d'une crypte pilifère (x100) |
Détail des cellules bulliformes (x840)
La schématisation de l'anatomie particulière de la feuille d'Oyat
Photo | Schéma d'interprétation |
---|---|
Photo sans coloration |
Schéma explicatif |
La zone externe est sclérifiée. Elle comprend un épiderme à cuticule épaisse et un parenchyme sclérifié. Elle est élastique mais non sensible aux variations d'hygrométrie. La zone interne est particulièrement hydrophile. Elle comprend un épiderme à cuticule fine pourvu de stomates, un parenchyme assimilateur chlorophyllien à parois cellulosiques et de grandes cellules bulliformes à parois cellulosiques. Les faisceaux vasculaires entourés de parenchyme sclérifiés sont parallèles entre eux comme chez la plupart des monocotylédones.
Grâce à cette anatomie particulière, la feuille est susceptible de se dérouler latéralement ou de se refermer selon le degré d'hygrométrie du milieu.
Une section épaisse de feuille d'oyat est observée transversalement. Elle était placée au début dans une atmosphère humide. Elle est observée « à sec » sous le microscope. Sous l'effet de la sécheresse provoquée par une lampe, elle se roule progressivement sur elle-même.
Le phénomène naturel en vidéo
Il est possible de réaliser un modèle analogique qui permet d'expliquer le fonctionnement de la feuille d'oyat.
Le modèle analogique
On utilise un carton ondulé d'emballage.
Le carton, très hydrophile, joue le rôle des tissus cellulosiques.
De la peinture acrylique, hydrophobe, mime les zones sclérifiées (zone externe et axe des côtes).
Des brochettes jouent le rôle des faisceaux conducteurs parallèles.
Seuls les poils n'ont pas été modélisés.
La construction du modèle | |
---|---|
On utilise une plaque de carton ondulé. |
Le centre des ondulations est peint avec de la peinture acrylique. |
Le carton est roulé. |
L'extérieur du cylindre est peint à la peinture acrylique. |
Des brochettes en bois sont enfilées dans les espaces du carton. |
Le modèle est prêt. On peut enlever l'agrafe. |
Le modèle conserve sa forme quand il est sec. Légèrement humidifié (après une pulvérisation d'eau), il se déroule lentement.
Le phénomène modélisé en vidéo
Conclusion : l'ouverture et la fermeture de la feuille d'Oyat
Les feuilles d'Oyat ont la particularité de se mouvoir en fonction de l'humidité de l'air. Dans une atmosphère relativement sèche, la feuille prend la forme d'un tube fermé qui lui permet de limiter ses pertes en eau tout en réalisant la photosynthèse. Au contraire, si l'atmosphère est relativement humide autour de la plante, les tubes formés par les feuilles s'ouvrent en quelques minutes pour absorber l'eau.
De plus, l'épiderme de la face externe est recouvert d'une épaisse cuticule imperméable permettant aussi de limiter la transpiration en protégeant de la sécheresse de l'air.